Votre regard est un éclairage sophistiqué.
Ne me scrutez pas ainsi, car vous céderez — vos mains, barreaux de prison ne retiendront pas vos tentations. Votre pupille a touché en moi l’interrogation curieuse.
Ne me scrutez pas ainsi, vous avez déjà pris place à côté de moi, sur le siège de votre désir.
Maniaque et sourde, vous soulevez encore mon âme confuse.
Ne pensez pas aux Hommes convaincus, nous ne sommes que des ombres, floues de toute certitude.
Pourtant la lumière force déjà mes flux.
Une vaste coupole de feu besogne en pesant sur les joues de la montagne et rien ne se présage en bien. Sous la chaleur, la glace s’attendrit en pleurs et personne ne saurait se rendre conséquent aux assauts des nymphes. Cette surprise, c’est l’excavatrice qui ouvre le pic sidéré et sans révolte.
Vos rayons déjà me scrutent, me râclent et la cime se crevasse. Jamais l’on n’a vu la chaleur et l’évaporation faire un tel travail — écrasé de soleil.
Votre halo remue sur ma paroi givrée, on croit y voir tout un monde. Là-dessous existent encore des êtres libres qui dorment en vain.
Désormais, la glace se raréfie, le col subit sa trouée et dégobillant les limons, sécrète et expulse des fermentations de germes. Dans la vallée, il se fait sentir les effluves du sommet, ses fluides, ses déjections, son sang, son sperme qui viendront corrompre les plaines en contrebas.
Ne me regardez pas ainsi, le glacier explose déjà et l’ancien jour effaré, obscurcit votre regard en éteignant sa lueur chaude.
Les funérailles seront dites… Et puis le bruit, la lumière, le froid, la chaleur, le chant des oiseaux et le murmure des jeunes filles insoucieuses reviendra.